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29 avril 2009

La bataille de Nieder-Schweinberg, 31 août 1758

Voici une missive du roi Frédéric II au Feld Marschall Ferdinand, peu connue par les historiens:

De sa majesté le roi Frédéric,
au F.M. de Brunswick.

Ferdinand, mon poussin.
Je viens de me prendre une déculottée sévère près de Zorndorf par l'armée russe de Fermor. Mes chroniqueurs sont déjà en train de bidouiller l'histoire pour en faire un match nul. Dans les faits, je m'en suis pris plein la tronche. Du coup, je file sur Berlin pour racler mes fonds de tiroir. Je te demande donc de te magner le cul avec ton armée hanovrienne pour me protéger, le temps que je me refasse une santé.

Ton Freddy.
PS: attention aux cosaques, c'est une plaie ces salopiauds.

Sur ce, Ferdinand se hâta pour aller à la rencontre de Fermor. Cependant, ce dernier, loin de se reposer sur son baril de Vodka, avait placé un rideau de cosaques et de hussards. Ces derniers, entre 2 pillages, lui rapportèrent l'approche de l'armée ennemie.

-Parfait, se dit-il, je vais pouvoir les surprendre.

Le Russe sait être subtil, parfois. Et ce fut le cas ici. L'armée hanovrienne, aveugle, se déploya comme elle le put: l'aile gauche regroupait toute la cavalerie. au centre, on trouvait des Hanovriens, les Hessois et les grenadiers. Enfin, occupant nonchalement le côté droit, une petite brigade hanovrienne regardait passer les nuages...

L'armée russe, beaucoup, beaucoup, beaucoup plus nombreuse, s'approcha alors, tranquillement, et se déploya.

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Cette armée est tellement imposante que les peintres ont dû réaliser deux tableaux:

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Fermor, confiant dans le nombre, a décidé d'occuper suffisamment d'espace pour menacer les Hanovriens de toute part. Cependant, il plaça sa cavalerie sur son flanc droit. Au centre, une grande formation d'artillerie, commandée par Shuvalov lui-même, était appuyée par le corps d'observation.

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Ce n'est plus la fine ligne rouge, mais la looooongue ligne verte, qui s'étale sous les yeux horrifiés des généraux hanovriens... Comment vont-ils réussir à passer?

Après un instant de doute, leurs premières manoeuvres débutent, et un plan semble se dessiner:

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La moitié de leur cavalerie semble brusquement changer de côté, tandis que les grenadiers se dirigent vers l'aile gauche russe.

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Les généraux en grande négociation...
Il vaut ke zette Prigade couffre nôtre flank!

Et que font les Russes pendant ce temps?...

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Hé bien.... Pas grand'chose. Fermor avait donné à tous ses hommes une rasade de vodka pour leur donner du courage. C'était sans compter sur l'intelligence des vivandières: oune razâde? Qu'est-ce que c'est? Hop, tonneaux!

Du coup, seule une partie de la cavalerie russe se met en marche, avançant tranquillement vers le flanc hanovrien amoindri.

Les artilleurs russes commencent à s'inquiéter, car les cavaliers lourds ennemis semblent se déplacer très vite, comme aidés par la main de Dieu...

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Et désormais, ce sont les grenadiers et les cavaliers qui menacent l'aile russe.

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-Hum, finement mené, pensa Fermor. Heureusement que le reste de l'armée ennemie semble avoir abusé de la saucisse et du schnaps. Ils n'avancent pas! Je dois en profiter!

Il donna donc, avec sa douveur coutumière, l'ordre à toute sa cavalerie de se hâter pour prendre le flanc adverse. Une brigade de cavalerie obéit, tandis que la première stoppa son mouvement, commençant à ressentir les effets de la vodka.

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Et le reste de l'infanterie qui refuse de bouger! Saloperies de vivandières! Mon aile gauche va se faire rouler dessus!

Comble de malheur, le reste de l'armée adverse se met enfin en branle, et c'est pratiquement tous les Germaniques qui se précipitent sur la pauvre aile russe en sous-nombre.

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Toutefois, Fermor garde son calme. Et il analyse posément, avec flegme, la situation, qui n'est pas encore désespérée. Il décide de partir faire bouger les choses, et mettre lui-même la main au colback d'un de ses généraux pour le faire manoeuvrer plus rapidement, et venir renforcer l'aile gauche. Il sait cependant que cela va prendre du temps.

Pourvu qu'ils tiennent.


L'artillerie russe commence ses tirs sur la cavalerie, qui avance inexorablement, appuyée par les grenadiers, déployés en ligne de combat...

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Soudain, dans un grondement de tonnerre, les cavaliers chargèrent l'infanterie et l'artillerie.

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Les artilleurs voient avec effroi les lourds cavaliers foncer sur eux. C'en est fini... C'était sans compter sur le courage de Shuvalov, et par un miracle tel que Fermor jura de faire un pélerinage à Serguei Possad à pied en remerciement, les artilleurs reprirent confiance, eurent le temps de lâcher une bordée à courte portée avant de réussir à ratteler et s'enfuir! Hourré!

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La cavalerie hanovrienne, malgré la charge, n'a pas réussi à passer, et elle doit désormais faire face aux lignes d'infanterie pratiquement intactes, qui vont la mitrailler à bout portant!

Pendant ce temps, Fermor ne reste pas inactif sur son flanc droit. En effet, il a remarqué que la cavalerie adverse, si elle avait bougé, n'était toujours pas déployée. grave erreur, qu'il exploita aussitôt:

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Toute la cavalerie russe, hussards et cosaques en tête, se déployaient désormais pour annihiler la brigade hanovrienne qui flanquait le dispositif adverse.

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Erreur fatale... Vient le temps des regrets... Comme dit le poète.

La bataille était loin d'être gagnée cependant. Car les grenadiers chargèrent violemment les mousquetaires russes. Et, après un combat sanglant au cours duquel les braves Russes préférèrent mourir se place, la ligne verte fut percée...

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C'était désormais une course contre la montre sur chaque aile, car les renforts arrivaient de part et d'autre:

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Et c'est là qu'un second miracle se produisit: le 4e grenadier, complètement isolé sur l'aile gauche, se battit vaillamment, assaili par plusieurs régiments; Il rendit coup pour coup, anéantissant les grenadiers hessois avant de succomber sous les assauts des grenadiers hanovriens. Quand elle apprit l'exploit, la tsarine conféra, à titre posthume, l'honneur de porter des guêtres rouges au régiment, symbolisant leur courage.

Leur résistance eut pour effet de ralentir la progression hanovrienne, alors que les cavaliers russes s'en donnaient à coeur joie:

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L'aile gauche était tournée...

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Désormais, les cavaliers russes remontaient inexorablement le long de la ligne rouge et bleue:

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La victoire était proche pour Fermor!

Les quelques salves échangées ne suffisaient plus:

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Car les renforts russes étaient arrivés! toute une division était en train de se placer sur l'aile gauche:

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Une seconde ligne venait de se former...


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Voyant cela, les généraux hanovriens décidèrent de sonner la retraite, qui se transforma en véritable déroute. Le moral de l'armée s'écroula, les fantassins s'enfuyaient à toute jambe, suivis de très près par les sabres des hussards et les lances de cosaques. Près de 4000 prisonniers auraient été ainsi capturés...

Fermor pouvait donc continuer sa marche sur Berlin...

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Commentaires
S
Yo Siaba. <br /> Je vais essayer d'en faire une présentation bientôt
S
Deux socles font une brigade ? <br /> Fichtre!<br /> Je comprends pourquoi on peut jouer de grosses batailles sur la table du salon avec peu de figurines. Mais pourquoi pas ?<br /> Bon, je vais essayer de trouver une présentation/analyse de la règle quelque part.
S
Yo.<br /> Alors, en théorie, c'est fait pour jouer au niveau de la brigade, car le point central du jeu, c'est le commandement. Il n'y a que deux formations: "de marche" ou "de combat". Toutes les subtilités tactiques passent à la trappe. Par contre, chaque puissance possède des caractéristiques propres.<br /> tiens je me demande si je ne vais pas reprendre et augmenter la présentation que j'avais faite sur le forum jeudhistoire[mmm]
S
Merci Seb!<br /> <br /> Je vais jeter un oeil à cette règle. Ca se joue au niveau du régiment ?
S
Messire Armand.<br /> Loin de dénigrer votre bravoure sur le champ de bataille, qui fut réelle face aux charges des féroces cavaliers russes, mais je ne peux vous laisser proférer de telles calomnies!<br /> L'armée russe avait un seuil de test de moral à 9 pertes, et notre glorieux empire n'a perdu que 6 unités au cours de la bataille. <br /> Nous avions donc encore largement de quoi nettoyer la sale engeance germanique[bouillir]
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